Voici le mail que je viens d'envoyer à la rédaction d'Enjeux - Les Echos, en réaction à la Une du numéro de février. François Langlet est directeur de la rédaction.
Bonjour M. Lenglet,
Ce mail pour vous faire part de ma profonde déception après avoir acheté Enjeux Les Echos du mois de février.
Je concède que je ne suis pas un lecteur régulier de votre journal.
Mais, passant devant un marchand de journaux, je tombe face à une affichette qui interpelle immédiatement le petit manager que je suis. Cette affichette faisait en effet apparaître la Une du journal de ce mois-ci, sur laquelle trônait en gros et en gras :
"Édition 2007 : Devenir un bon manager"
Un titre qui est immédiatement perçu par le lecteur (extrêmement) occasionnel de votre journal que je suis en : "Enjeux - Les Echos vient de sortir un hors série dédié au management, aux règles de management et aux conseils pour mieux manager. La preuve, ils annoncent l'édition 2007 de ce hors série visiblement annuel".
Je suis intéressé pas l'achat d'une telle publication dédiée à un sujet qui m'interpelle. Je me rends chez un marchand de journaux. Le journal est en pile, bien visible, à une bonne place. J'en achète un exemplaire. "Et voilà", comme disent nos cousins anglo-saxon.
Et voilà, comme d'autres sans doute, je me suis fait berné.
Et je suis extrêmement mécontent. Car, en effet point de hors série, ni même de dossier exceptionnel : juste un dossier. Un petit dossier, qui fait un certain point, mais qui ne fait pas le tour de la question. Un sujet sur le management, pas inintéressant sans doute, mais tellement loin de mes attentes. Tellement loin de la promesse : "Devenir un bon manager". Non, un simple dossier d'actualité sur le management ne peut être considéré comme "Édition 2007 : Devenir un bon manager".
La manière dont cette Une est construite ne laisse place à aucun doute : vous vouliez faire croire qu'il s'agissait là d'un numéro spécial. Faire croire pour pousser à l'achat.
Et vous savez ce que c'est : lorsque la promesse marketing n'est pas tenue, le client a l'impression de s'être fait floué et est très mécontent. Parfois, il ne revient plus, restant arc bouté sur cette impression désagréable de s'être fait avoir par une marque, et que la marque ne l'y reprendra donc plus.
Se faire berner par une fausse promesse marketing est aujourd'hui monaie courante.
Mais de votre part, à vous groupe Les Echos, c'est une première pour moi.
Et bien vous ne m'y reprendrez plus, M. Lenglet. Vous apprendrez cela en apprenant les règles du marketing et en réalisant que les visions à court terme (faire acheter coûte que coûte un numéro du journal pour réaliser un bon chiffre) ne font pas du bien à une entreprise, et donc pas non plus à un journal. Vous apprendrez que tromper ses clients, ici ses lecteurs, c'est se tirer une balle dans le pied. Vous apprendrez que si acquérir de nouveaux clients coûte cher, convaincre d'anciens clients déçus de revenir coûte infiniment plus cher. Etc.
Bref, bien le bonjour chez vous.
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